Rencontre avec Eric Senechal

 

En avril 2023, nous avons échangé avec Eric Senechal, Managing Director de Prestashop

Membre du Conseil d’administration

 

  • Eric, pouvez-vous revenir en quelques phrases sur votre parcours ?

Avant de rejoindre PrestaShop en tant que CTO puis Managing Director, j’ai été successivement entrepreneur, e-commerçant, directeur d’agence de solutions e-commerce et éditeur d’une solution partenaire de PrestaShop. Ces différentes fonctions m’ont permis d’acquérir une compréhension fine des enjeux et des besoins de tous les acteurs de l’écosystème e-commerce et en particulier de l’écosystème PrestaShop, au sein duquel j’ai eu la chance d’accompagner les équipes techniques pendant près de 3 ans.

En tant que Managing Director de PrestaShop, j’ai pour mission de poursuivre le développement de l’entreprise à travers le lancement de nouvelles offres, mais aussi de pérenniser et d’étendre les partenariats stratégiques de premier plan qui nous permettent de mettre le meilleur de la technologie au service de nos marchands et de nos agences. Notre modèle de plateforme ouvre de nombreuses possibilités en matière de scalabilité, de robustesse et de personnalisation. Il offre un avantage compétitif sans équivalent pour la croissance des marchands et nous continuerons à le placer au cœur de notre action.

Dans cette optique, notre ambition, avec le groupe italien MBE que nous avons rejoint fin 2021, est de devenir la plateforme commerce leader en proposant à nos marchands une expérience totalement intégrée, qui s’appuie sur tout le potentiel de synergies du groupe.

  • Pourquoi avez-vous décidé de vous investir au sein de l’Acsel ?

En tant que dirigeant d’un acteur majeur du e-commerce, il me semble essentiel de contribuer à valoriser l’impact du digital sur notre économie et notre société. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité poursuivre l’engagement de mon prédécesseur au sein de l’Acsel, afin de promouvoir tous les aspects de la transformation numérique en France et son rôle clé en matière de croissance.

L’une des forces majeures de l’ACSEL est la diversité des acteurs qu’elle réunit, qui favorise un dialogue riche et permanent entre les entreprises de toute taille et de tout secteur. Ces échanges sont essentiels pour permettre au plus grand nombre de s’acculturer et de bénéficier de tout le potentiel du digital. C’est particulièrement vrai en entreprise, où le digital doit infuser tous les services et les métiers pour révéler toute sa puissance.

Le baromètre Croissance & Digital de l’ACSEL permet d’observer les freins et les leviers de la transformation digitale pour les ETI, les PME et les TPE. Il nous offre l’occasion d’identifier les bonnes pratiques et les mesures susceptibles de favoriser l’appropriation du digital tant au niveau de l’organisation de l’entreprise que des stratégies digitales mises en œuvre, sans oublier bien sûr l’usage des outils et des solutions. Ses résultats démontrent clairement l’apport du digital à la croissance des entreprises.

À titre personnel, je suis très heureux de participer à ces réflexions et de permettre une plus large diffusion des bonnes pratiques en matière de e-commerce.

  • Quels sont selon vous les grands enjeux pour le commerce ?

J’identifie quatre tendances fortes pour les mois à venir, tant côté marchand que côté consommateur.

Pour les clients, acheter de façon plus responsable
Face à la menace du changement climatique, ces consommateurs, et en particulier les Millennials, ont de plus en plus d’exigences sur les aspects éthiques des solutions de livraison, de leur expérience d’achat et de la provenance des produits qu’ils achètent. Selon Greenflex, 72 % des Français ont d’ailleurs modifié leurs habitudes de consommation pour en limiter l’impact.

Ce changement doit désormais être pris en compte pour conquérir des parts de marché, fidéliser les clients existants, et in fine, maintenir les volumes de vente à moyen et long terme.

De la production à la distribution, en passant par les politiques de retour des produits ou l’expérience utilisateur / client, les chantiers sont multiples pour viser un commerce décarboné. Je pense notamment au marché de la seconde main, qui représente 7 milliards d’euros aujourd’hui en France et qui passe à près de 60% par l’e-commerce.

Pour le e-commerce B2B, un besoin d’autonomie et de réactivité
Contrairement à sa variante B2C, le e-commerce B2B a encore du chemin à parcourir pour combler les attentes technologiques de ses clients.

La nouvelle génération d’acheteurs B2B est bien plus connectée que la précédente : elle veut pouvoir accéder immédiatement et sans intervention extérieure aux données dont elle a besoin. Le contexte ultra-concurrentiel impose de pousser au maximum la productivité des achats en limitant les interactions avec les commerciaux et les fournisseurs de solution. Le défi est donc de proposer l’environnement technologique qui permettra au acheteurs B2B un maximum d’autonomie.

Pour vous donner un ordre d’idée, le e-commerce B2B devrait représenter 21000 milliards de dollars en 2027 dans le monde. Nous avons donc tout intérêt à accompagner son développement et ses attentes.

Pour les marchands, être toujours plus visible dans un marché ultra concurrentiel
Dans un contexte de concurrence accrue et d’explosion de la diversité des réseaux sociaux, l’enjeu majeur pour les marchands est d’être présent sur tous les canaux où sont leurs clients. Aujourd’hui, il est devenu indispensable pour les marchands d’accroître leur visibilité sur les réseaux sociaux et de mettre en place une véritable stratégie de social selling afin de bénéficier de ces leviers d’acquisition et de fidélisation devenus incontournables. De ce point de vue, le marketing automation, qui permet d’automatiser les campagnes, leur fait gagner un temps fou et ils y sont sensibles.

Pour les marchands, offrir à leurs clients une plus grande flexibilité en matière de paiement et bénéficier de solutions avantageuses de financement
Ces derniers mois, l’inflation et la crise énergétique ont contraint les commerçants et les acteurs du e-commerce à s’adapter à la baisse du pouvoir d’achat des ménages, en proposant de nouvelles solutions de paiement qui offrent une plus grande flexibilité aux consommateurs pour réaliser leurs achats.

Dans ce contexte, proposer un éventail très large d’options de paiement comme le BNPL qui permet de diminuer les taux d’abandon sur son site. De même, lorsqu’on vend à l’international, il est également important d’adapter les options de paiement aux marchés locaux afin de permettre à ses clients de compléter leur parcours d’achat.

En période d’inflation, il est aussi crucial pour les marchands d’obtenir des prêts professionnels instantanés et flexibles pour continuer à développer leur activité. Ces solutions sont devenues indispensables pour faire face aux imprévus.