Rencontre avec Frédéric Burtz

Nous avons échangé avec Frédéric Burtz, Chief Technical and Innovation Officer du Groupe BPCE

Membre du Conseil d’Administration de l’Acsel
 
  • Frédéric, pouvez-vous revenir sur votre parcours en quelques mots ?

J’ai toujours aimé relever des défis technologiques, explorer de nouvelles possibilités, inventer des choses qui n’existent pas et les mettre en place. En un mot, travailler sur des challenges. J’ai eu la chance de démarrer ma carrière dans les télécoms à l’époque où ce secteur a vécu sa plus grande transformation technologique et business : Internet, mobile multimédia, haut débit fixe et mobile… Les réseaux de télécommunications évoluaient en permanence, gagnant en puissance et en rapidité. Toutes ces nouvelles infrastructures qu’on construisait, ont commencé à transformer, non plus la manière dont les gens communiquaient entre eux, mais les relations entre les entreprises – ou les administrations – et leurs clients. C’est donc tout naturellement que je suis passé sur les sujets de transformation digitale dès 2008-2009 au sein de Capgemini Consulting. Jusqu’au jour où la possibilité d’intégrer le leader du e-commerce en France – à l’époque Voyages-sncf.com – s’est offerte à moi. Quelques années plus tard et une transformation technologique réussie, j’ai eu l’opportunité de réitérer ce challenge dans la banque avec le Groupe BPCE. Splendide challenge que je ne pouvais pas refuser. Aujourd’hui, elle est reconnue comme une réussite par nos clients qui ont adopté massivement les nouveaux usages digitaux des banques en ligne du groupe avec un niveau de satisfaction et un NPS très élevés. Sur l’App Store les applications mobiles Banque Populaire et Caisse d’Epargne arrivent en tête du classement des banques traditionnelles, à un niveau équivalent à celui des « pure players ». Cette transformation ne s’arrête jamais et les nouveaux sujets sont nombreux : l’open banking, les cryptos assets, la Data et l’IA…

 

  • Pourquoi avez-vous décidé de vous investir au sein de l’Acsel ?

Les sujets de transformation digitale ont toujours occupés une place de premier choix dans ma carrière professionnelle. Rejoindre l’Acsel m’est donc apparue comme une évidence. D’autant plus, que par les sujets qu’elle traite, cette association a un véritable impact et un intérêt décisif pour l’agenda de transformation digitale du Groupe BPCE. Si les usages numériques et la confiance des utilisateurs, sont des sujets qui nous concernent tous, quel que soit notre secteur d’activité, ce sont des sujets particulièrement sensibles pour un groupe bancaire comme le nôtre, de plus en plus connecté et construit sur la confiance des clients. Ce qui explique que nous sommes plusieurs décideurs du groupe à nous investir dans l’Acsel, comme Pierre-Antoine Vacheron pour les Paiements ou William Ben Chemouil pour Oney.

De plus, ça nous paraît très important d’avoir un endroit dédié qui nous permette avec d’autres décideurs en transformation digitale, de partager nos retours d’expérience et d’échanger sur les nouvelles tendances et leurs enjeux. Nous avons souvent des sujets communs à pousser ou des intérêts identiques à défendre, et comme on dit, l’union fait la force.

Enfin, pour réussir une transformation digitale il est fondamental d’embarquer les collaborateurs, de les impliquer. Grâce à l’Acsel, ils ont accès à des contenus originaux et sont informés des évolutions et des nouvelles frontières qui se dessinent.

 

  • En tant que Chief Technical and Innovation Officer au sein du Groupe BPCE, quels sont selon vous les principaux enjeux / leviers pour la digitalisation du secteur bancaire en 2022 ?

Aujourd’hui, les banques ont bien réussi la digitalisation de leurs services, première étape de leur transformation, que ce soit le selfcare client, l’entrée en relation, ou encore la souscription de crédit, pour ne citer qu’eux. Maintenant, notre gros enjeu c’est l’open banking. Nous devons travailler une nouvelle forme d’écosystème avec tous les nouveaux acteurs qui arrivent, encouragés par DSP2 (fintech, assurtech, etc.) et qui ont des rôles très précis et sont (très) interconnectés. Les services bancaires vont continuer de se développer, parce qu’il y en aura toujours besoin, mais ils vont s’exercer de manière différente.

L’autre grand enjeu est lié à l’émergence du Web 3.0 avec toutes les logiques d’utilisation des blockchain publiques, des NFT et des nouveaux modes de paiements. Comment ces nouvelles technologies vont apporter une nouvelle étape dans la transformation digitale qu’on est en train de vivre ? Quelle sera la place de la banque dans ce nouvel écosystème ? Autant de nouveaux challenges auxquels nous voulons – et devons- répondre.