Le commerce en ligne local est un commerce hybride de proximité, ce n’est pas du ecommerce

 

Frédéric Cavazza, Marketing technologist et Cofondateur SYSK, nous livre ses « conclusions » au terme des échanges du webinar Les Marketplaces locales vont-elles sauver ou tuer le commerce de proximité ? du Commerce Tech Club.

Ce que je retiens des discussions très riches de ce webinar :Pour faire du commerce en ligne il y a une dimension technologique, puisque au fond cela reste un logiciel, et cette dimension n’est pas toujours facile à aborder. Heureusement, il y a tout un tas de plateformes et de prestataires qui sont là pour prendre en charge cet aspect technologique pour le commerçant.

Ce qui ressort, c’est un terrible besoin d’accompagnement des commerçants dans leur transformation digitale parce que l’on constate qu’effectivement qu’il y a des gros freins psychologiques. « On en est encore à penser que le commerce en ligne coûte cher avec un ticket d’entrée élevé alors que dans le commerce traditionnel le ticket d’entrée est bien plus élevé ».On entend également que le commerce en ligne est un concurrent du commerce physique. On le voit, il y a une dimension psychologique, voire même fonctionnelle qu’il faut travailler.

Ce qui a été dit également, et ça c’est très intéressant, c’est que la livraison sur le dernier kilomètre était la porte ouverte à tout un tas de services. Le commerce en ligne municipal peut être un moyen pour la municipalité, la mairie, de déployer des nouveaux services de proximité ou du moins de les combiner.

« Le rôle prépondérant du smartphone a été mentionné, et je ne peux que confirmer qu’effectivement avec le commerce de proximité quand on a un public de commerçants on est sur du mobile only ». C’est à dire qu’il faut concevoir tous les outils pour qu’ils puissent « entrer dans le petit écran du smartphone ».

On a également parlé de l’expérience utilisateur du commerce local. C’est quelque chose qui reste à définir. « On sait grosso modo ce que doit être une expérience de commerce en ligne traditionnelle par contre, pour le commerce local en ligne, il y a effectivement quelque chose à travailler. Nous n’avons pas encore « craqué » la solution ». Et notamment la préservation du lien local entre le client et le commerçant : comment s’établit le dialogue ? Comment fluidifier le paiement ? L’expérience client pour le commerce en ligne de proximité, c’est l’une chose qui reste à améliorer.

« Enfin, dernier point, et je m’arrêterai là-dessus parce que pour moi c’est essentiel j’ai l’impression qu’on confond commerce en ligne et commerçants de proximité. Ce sont deux choses différentes ». Le commerce en ligne est un vrai métier. Cela exige des compétences, du temps, de l’énergie, du budget. C’est vraiment quelque chose qui est à part. Quand un commerçant cherche comment faire pour recruter sa clientèle et trouver d’autres clients pour vendre à l’autre bout de la France, là on parle de commerce en ligne. C’est autre chose, c’est un autre domaine. Je fais vraiment le distinguo entre les deux. Et c’est ce qui a été dit notamment lors du témoignage des commerçantes, le commerce en ligne de proximité, ce n’est pas forcément une version dégradée du commerce. Chacun fait avec ses moyens, ses ambitions.

« Je pense que le meilleur moyen d’aborder cela, ce n’est pas nécessairement de parler de commerce en ligne mais de commerce hybride de proximité. Cela passe par le déploiement d’autres canaux d’interaction, potentiellement aussi de modes d’encaissement avec une clientèle locale ». L’essentiel des actions : la communication, la promotion des offres, le recrutement des clients, la relation client et ainsi de suite s’opère à une échelle locale. Si l’objectif c’est de toucher une clientèle au niveau national ou international, alors cela s’appelle du commerce en ligne et c’est un autre métier, une autre dimension


Retrouvez l’ensemble des débats sur  le replay du Webinar :
Les Marketplaces locales vont-elles sauver ou tuer le commerce de proximité ? du Commerce Tech Club.